Partager l'article ! J'ai oublié d'oublier: Je ne me casse pas trop la tête en ce moment en ne vous offrant que la chronique des p ...
Je ne me casse pas trop la tête en ce moment en ne vous offrant que la chronique des premières fois du mercredi...
Panne d'inspiration ? Je ne sais pas mais je tiens à vous dire que je ne vous oublie pas !
Toujours est-il qu'aujourd'hui il a été décidé que nous raconterions la première fois où nous avons oublié quelque chose et ça je ne l'ai pas oublié.
Je dois vous faire un aveu, je n'oublie rien. C'est épouvantable, un vrai calvaire. Si si je vous jure que c'est pénible. Pas moyen de me livrer un secret, une consigne, un rendez-vous, une promesse, un aveu. Une fois l'information entrée dans mon oreille, elle refuse obstinément d'en ressortir. Imaginez un peu la taille du service archives de mon pauvre cerveau !
Et pourtant j'essaye d'oublier, je vous promet que j'y met toute la bonne volonté dont je suis capable. Les informations sans importance, les histoires qui ne me regardent pas, les incivilités dont je suis victime, les erreurs que j'ai pu commettre où qu'on a commis à mon égard, les mensonges...
Non, rien de rien, non je n'ai rien oublié comme le disait Edith Aznavour.
Je dis ça mais j'oublie de vous dire qu'il y a eu un grand trou noir dans ma mémoire.
Lorsque j'ai dû être soignée pour une mélancolie profonde et récalcitrante, j'ai été soumise à des traitements qui avaient pour vocation de me faire oublier. Un peu comme si on devait me débrancher. Et ça a marché.
Dans mon excellente mémoire, j'ai un morceau d'Ementhal (le gruyère n'a pas de trous), de dentelle de Calais. Une période couvrant quelques années durant lesquelles je ne me souviens plus de grand chose sauf des faits importants, dont le souvenir a été entretenu.
Durant ces années, j'ai en quelque sorte oublié de vivre.
Si vous pouviez imaginer comme il est épuisant de se rappeler de tout. D'entrendre à longueur de temps : "Tiens, toi qui te souviens de tout ..." Moi, je voudrais tellement oublier, trier le bon grain de l'ivraie, me débarrasser du mauvais et de l'inutile.
Depuis quelques mois ma mémoire me sert de terreau fertile puisque j'ai un projet d'écriture autobiographique. Cet exercice ne fait qu'accentuer l'affutage de mes souvenirs.
La seule chose que ma mémoire d'éléphant refuse d'intégrer ce sont les numéros de téléphone. Depuis que la technologie nous colle des mémoires partout, je ne connais plus aucun numéro. Si je perd mon téléphone, je suis coupée du monde. Je connais à peine mon numéro, je ne connais ni celui de mon fils, ni celui de mon père.
Et je refuse obstinément de les apprendre !
Derniers Commentaires